Le thé 1336, ce que les chiffres nous racontent
Après avoir réussi l’an dernier à sauver leur usine de thés face au groupe Unilever qui souhaitait la délocaliser, les salariés de Fralib ont lancé cette année leur nouvelle marque de thé, baptisée 1336. Retour sur un nom qui recèle une histoire… Voire deux.
1336, c’est d’abord une histoire bien réelle, qui donne une authenticité et une raison d’être à la marque : celle des 1336 jours pendant lesquels les ex-salariés de Fralib ont lutté contre la délocalisation de leur usine. Avec un tel nom, nul besoin de rationaliser la création du nom ou d’inventer une communication complexe autour de la marque. Tout est déjà là. Une notice explicative est d’ailleurs incluse sur le pack.
Mais au même titre que des marques comme le chocolat 1848 ou la bière 1664, le nom 1336 pourrait aussi être compris une année charnière : l’année de création de la marque, un événement historique… Est-ce le cas ? Non, d’autant que le thé n’est apparu en Europe qu’au XVIe siècle. Peu importe : le choix d’un nom à quatre chiffres en « 1XXX » est intéressant ; il suggère un vécu, un possible héritage historique que la plupart d’entre nous, en tant que consommateurs, ne prendront sans doute pas le temps de vérifier, mais qui pique la curiosité.
En d’autres termes, et comme toujours dans le storytelling, l’efficacité du récit (et, en l’occurrence, du nom) vient autant de la capacité de celui-ci à stimuler l’imagination du lecteur/consommateur, que de la réalité de ce qu’il recouvre.
Cet article a été écrit pour le magazine LSA. Retrouvez-le dans le n°2389 du 26 novembre 2015.
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